Fayard
Lu par Stéphane
Parmi les livres qui tombent des mains, il y a ceux dont la lourdeur dépasse amplement les fébriles forces d’un lecteur pourtant plein de bonne volonté, et qui s’effondrent bruyamment sur ses pieds, lui laissant un souvenir douloureux mais durable. Barthes les appelait les romans de merde (c’est faux, ou peut-être que c’est vrai et qu’on le sait pas).
Et puis il y a ceux qui, au niveau de la page 100, entraînent chez le même lecteur une profonde envie de dormir, une torpeur agréable et douce qui lui font desserrer son emprise, laissant l’ouvrage chuter délicatement sur le sol, sans un bruit. Derrida les appelait les romans quand même assez chiants.
Tarabisco est de ceux-là. Il est, littéralement, une invitation à la rêverie, ô combien réussie.
D’une plume alerte, précise et parfois drôle, l’auteur enchevêtre avec brio réalité et univers du songe, jusqu’à ce que son lecteur n’en ait définitivement plus rien à foutre de ce qui se passe dans cette intrigue effectivement tarabiscotée. Vais-je vous résumer l’histoire ? Non, il faudrait d’abord que je m’en souvienne.
C’est donc un bon roman chiant, mais quand même plus chiant que bon (regardez cette construction en chiasme c’est très très joli). Peut-être les pages 101 à 232 sont-elles plus bonnes que chiantes ? Mais quel lecteur serait suffisamment obstiné pour le savoir ?
Le pire c’est qu’une critique aussi drôle donne finalement envie de le lire
Merci bcp. Commence p. 101, tu me raconteras.