Hymne, de Lydie Salvayre

8 Sep

Seuil

Lu par Philippe 

Air - Rasoir

Tendance lourde et logique de notre société de déglingos avec ipad, re-voici le livre où l’auteur est rock / fan-de-rock / met-du-rock-dans-son-titre. Cette année, c’est Salvayre–guitare. Yeaaaaaah. 

Headbanging, mais contre le mur

Lydie ouvre son cœur et se décide à parler de ce qui lui plaît vraiment. On ne se cache plus :

Elle aime vachement Jimi Hendrix.

Particulièrement un solo de Woodstock d’ailleurs, un hymne américain saturé. D’où le titre. Elle y entend un « cri de refus qui concentra tous les refus d’une jeunesse que l’avidité, la brutalité et le prosaïsme de la société d’alors révulsaient ».

 Bon. Mais tout cela ne nous fait pas un livre. Tout au plus un tribute étrange à « Indignez-vous » dans un Rock N’ Folk, sur une grosse demi-page. Demain, peut-être, nous fera-t-elle découvrir le « Gimme an F» de Country Joe. C’est qu’on en a des choses à dire au monde.

C’est d’ailleurs tout le problème… Lydie Salvayre nous tartine 240 pages (!) d’amour pour l’icône,  240 pages de combat véhément assez cliché contre le business dégueulasse et contre tous ceux que l’on pourrait résumer par « les salauds ».

Le Hendrix de Salvayre est en plastique

Et ça vous fera 18 euros. En-vous-remerciant.

Ce livre a le mérite de la franchise. Je lui ai donc laissé toute sa chance. Je me suis même mis dans la peau de Hendrix pour renforcer une expérience de lecture pourtant faible :

J’ai tourné les pages avec les dents. J’ai bouquiné en vomissant couché sur le dos. Las, je me suis résolu à lire l’oeuvre tout en y mettant le feu. C’était encore la meilleure chose à faire.

 Avant d’oublier totalement ce livre inutile, une impression subsiste encore un peu :  celle d’un bon écrivain que fait dériver puis naufrager l’enthousiasme, dans la forme et dans le fond. Elle en est parfois littéralement consciente, comme dans ces brefs sursauts :

(« C’est cela que je voudrais dire dans ma lourdeur, plutôt que de verser dans cette admiration inoffensive (…) à laquelle je cède parfois », « (…) comme je laisse venir les mots (…) sans me soucier qu’ils sonnent sur ce ton exalté que d’ordinaire j’abomine »)

Mais ces excuses et circonlocutions pas très rock n’ roll n’arrangent absolument rien. Plutôt que de lire le journal intime (et qui aurait dû le rester) d’une fan, reste encore à voir la prestation originale.

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