Tangente vers l’Est, de Maylis de Kerangal

23 Fév

La fière moustache du cheminot

Editions Verticales

Lu par Claire

« Un corps qui se meut autour d’un centre est toujours prêt à s’échapper par la tangente. » Le mythique transsibérien s’étire au rythme de ses 60km/h, une lenteur placide qui tranche avec le mouvement de fuite frénétique qui a pris deux de ses passagers d’une fièvre soudaine. Hélène est française, et elle fuit sa vie en Sibérie auprès d’un amant russe  par trop amoureux de sa terre. Aliocha, jeune appelé au service militaire, tente d’échapper au destin de froid et de glace qui l’attend.

Le discret camouflage du déserteur

« Un point est toujours représenté par deux lignes qui se croisent. » Le point de rencontre de ces deux fuyards, c’est un compartiment du train, atmosphère lourde de relents de cigarette et de vodka, le paysage qui passe sans jamais s’interrompre, la complicité muette des hôtesses de bord, et une poignante proximité qui s’installe sans mots entre les deux échappés.

La belle écriture de Maylis de Kerangal nous donne, comme à Aliocha, « des cailloux dans le ventre. » Nous voilà entraînés sans retour dans une course-poursuite contre le destin, nous cognant aux portes au gré des secousses du train. Un roman qui aurait pu être remarquable, s’il n’avait été conçu comme une nouvelle.

7 Réponses vers “Tangente vers l’Est, de Maylis de Kerangal”

  1. Stéphanie 24 février 2012 à 8 h 30 min #

    Il fait partie des mes envies de lecture, qui l’a lu chez les moustachu(e)s?

    • Stéph L. 24 février 2012 à 17 h 39 min #

      C’est Claire, comme c’est indiqué dans cette annotation sibylline : Lu par Claire…
      😉

      • Stéphanie 29 février 2012 à 17 h 53 min #

        Ouais ben j’ai rendez-vous prochainement pour changer mes lunettes…

      • Stéph L. 29 février 2012 à 17 h 58 min #

        On vous charrie mais on vous aime. On vous aimera autant avec de nouvelles lunettes. Plus même.

  2. Rototo 24 février 2012 à 19 h 56 min #

    Maylis de Kerangal a participé à une opération commerciale consistant à mettre des écrivains dans le transsibérien – ce qui explique peut-être la brièveté de l’ouvrage :

    http://www.lexpress.fr/culture/livre/trente-ecrivains-dans-le-transsiberien_1070761.html

    Reste que j’ignore l’identité du généreux mécène… L’office de tourisme de Vladivostock ? Le service de la propagande ? Le comité international contre les douches ?

    Le mystère reste entier.

  3. Stéphanie 6 mars 2012 à 11 h 02 min #

    Si j’osais je vous dirais d’aller jeter un oeil par-là: http://www.plonkreplonk.ch/?a=6, et de vous vautrer dans les images de ce livre-là : Les plus beaux dimanches après-midi du monde.
    Mais comme j’ose pas…

    • Stéph L. 26 mars 2012 à 14 h 08 min #

      Bonjour Stéphanie,

      c’est très chouette Plonk et Replonk, effectivement !
      Merci du conseil.

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