Lu par François H.-L.
Grasset
Avec ce roman, Jean-Paul Enthoven livre un ouvrage qui emballe aussi sec que son personnage principal, l’intriguant Max Mills, scénariste léger et séducteur détaché.
Le propos, une rencontre amoureuse tout à la fois sublime et banale et les difficultés qu’elle suscite, n’est pas sans rappeler le magnifique Belle du Seigneur. Toutefois, là où il aurait été si simple de se contenter d’une pâle copie, l’auteur tisse une partition enlevée, turbulente et totalement originale.
Marion est une femme encore jeune mariée à un vieil homme richissime et complétement fou, un peu absente de sa propre existence à cause d’un passé mystérieux trop difficile à assumer. Max est un homme mûr qui mène sa vie de manière insouciante, inconstante et égoïste. Grâce à un heureux hasard ces deux personnages, très bien dessinés, se rencontrent, se cherchent un peu et vont s’aimer beaucoup. Cette passion est décrite dans toute sa complexité. C’est fun, c’est profond, c’est bon.
Il y a de l’humour dans ce texte, de l’entrain, une certaine forme de cynisme rafraichissant. Grâce à une écriture vive et impertinente mais très travaillée : la thématique du double chez tous les personnages, l’intertextualité intelligente, les ruptures narrative, les renvois et les nombreuses mises en abyme font de ce roman une réflexion surprenante sur l’écrit, la littérature et leurs pouvoirs.
Allez donc vérifier cette hypothèse!
Jean Paul Enthoven nous livre là un bon cru 2012 velouté et gouleyant !
Le rythme vous plonge malgré vous dans une confiance absolue du narrateur,qui avait un besoin essentiel de nous lier à ces personnages dans un cri d’amour qui raisonne encore dans mes oreilles.
La porte du bonheur est une porte étroite qu’ Enthoven a su ouvrir sans grincement.
xxl
Andrea Novick
Chère Andrea,
« La porte du bonheur est une porte étroite qu’Enthoven a su ouvrir sans grincement. »
Votre relation avec JP Enthoven semble aller bien au-delà des mots…
Amicalement,