Editions Blanche
Lu par Philippe
La SNCF vous remercie
Tendance lourde de cette rentrée littéraire (cf. Oh… de Djian, L’atelier de chair, Angot, 50 shades…) l’héroïne amoureuse d’un homme violent, et si possible violeur. On pourrait analyser cette tendance sado-maso chez les écrivaines, qui aiment à maltraiter leur narratrice par des brutes à l’haleine chargée. Nous ne nous y commettrons pas de peur de sombrer dans des considérations vraiment Trop Virilo…
Nous nous contenterons de ce pitch : Une femme mariée, poissons rouges, vie calme, rentre en train de Genève. Elle se fait violer par un trio dans un compartiment, mais jouit comme jamais avec l’un d’entre eux, plus tendre, plus dominateur et plus chef. Le deux comparses vont alors chercher des clients dans le reste du train et le second round du bouquin est une sorte de tournante continue par des hommes la pensant « prostituée consentante ». Défilent alors, à la Perret, le grand joufflu le p’tit bossu… sauf qu’on rit moins. De retour chez elle, l’héroïne comprend s’être entichée du violeur aux yeux d’or et à la voix profonde et le cherche comme on perd la raison.
Ce qui m’aiment (mal) prendront le train
Hormis la honte qui vous brunit dès qu’une personne passe à côté de vous dans la librairie, l’expérience de lecture n’est pas mauvaise, juste malaisée car agréable comme une scène du film Irréversible. On n’est pas ravi-ravi mais enfin, c’est le jeu. On s’interroge un peu sur le choix de l’auteur : pourquoi pas un, pas deux, mais une trentaine de viols ? Cette débauche crade renforce-t-elle le propos ? Pour le reste, le livre entend pénétrer la délicate question du viol et de son fantasme chez les femmes. Et selon l’éditeur : Ce roman est destiné à entrer dans la bibliothèque des grands textes du genre. Ces deux promesses sont bien trop ambitieuses malgré la sincérité du projet et son originalité too much. Il aurait pu être finaliste du Trop Virilo, mais il semblait tant le vouloir, qu’on s’est dit non. Trop facile ça.
Une question cependant, le procès d’intention qui aurait été intenté à un homme s’il avait écrit ce texte peut-il être retourné ici ?
Si l’on veut commenter la critique avec des considérations salaces sur la trainée susdite (pas de contrepèterie), doit-on obligatoirement ne pas être un homme ?
Faites, Foutage, faites. Quel que soit votre sexe. En revanche, je ne cautionne pas le choix du terme « trainée ». C’est pas très très gentil.
Pas de jugement de valeur, je parlais du mode de déplacement de Madame.