Editions P.O.L
Lu par Claire
Liaison torride à Hollywood
La qualité du nouveau roman de Marie Darrieusecq surprend d’autant plus que le résumé fait peur. On l’a aperçu dans de nombreuses premières listes de prix, ce roman. Titré d’après une citation de Marguerite Duras herself, « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n’est pas possible on ne peut pas les supporter. », les hommes de cette phrase-là font plutôt référence à UN homme, le beau et solitaire Kouhouesso.
La narratrice, Solange, actrice française implantée avec succès à Los Angeles, vivote doucement jusqu’au jour où elle croise le regard d’un autre acteur, Kouhouesso.
Retour amoureux délocalisé de la Françafrique
S’ensuit une relation animale, fusionnelle… Hormis le fait que la fusion n’existe que de son côté à elle, Solange, tandis que lui rêve d’un projet d’adaptation d’un roman de Conrad au cinéma. Le désir qui le brûle de raconter l’Afrique amène Solange à se demander soudain ce que c’est que d’être blanc, que d’être noir, que d’être ensemble.
Je vous l’avais dit, le résumé fait peur. Et pourtant, l’auteur parvient grâce à une prose pleine de métaphores et un rythme audacieux à susciter en nous non seulement un intérêt dramatique, mais une véritable envie de lire. Quant aux cinéphiles parmi vous (et c’est certainement une des raisons qui ont emporté mon adhésion), ils auront en prime le plaisir de naviguer dans les eaux troubles du 7e art. Pour les voyageurs, celui de s’immerger dans la forêt camerounaise et les méandres des avenues californiennes. Pour les romantiques, tout le reste.
Elle aime se surpasser atomiser les tabous.
Depuis son premier succès, Truismes, en 1996, Marie Darrieussecq est devenue volcanique . Qu’elle étreigne le sexe ou la mort.
Avec ses phrases urticantes et cette énergie, cette radicalité lui fait honneur.
dans ce roman elle c’est d’ailleurs inspiré de Marguerite Duras.
On se laisse séduire par cette histoire d’amour finement ciselée entre négritude et solitude.
Aimer à perdre la raison lui va si bien.
Un roman qui dépasse les clichés.
Autant je suis plutôt d’accord avec vos choix de la rentrée (et j’aime beaucoup également votre ton et votre humour), autant là, Darrieussecq, je suis vraiment passée à côté. Il a littéralement glissé sur moi, je suis allée au bout malgré les jérémiades de Solange, me disant que j’allais comprendre l’engouement de certains pour ce titre, mais non, rien, un vide abyssale. Bref, en ce qui me concerne, j’ai été complétement hermétique à ce roman.