Editions P.O.L
Lu par Alexandre
Comment justifier le choix de ce titre ?
Serait-ce dans l’espoir un peu fou de taper dans l’œil d’un de nos jurés, et pourquoi pas, boum, se voir décerner un trop Virilo sur un malentendu ? Loupé.
Le mash-up Trainspotting/ Santa Barbara
Perrin est universitaire, héroïnomane et cocaïnomane. Prof de lettres d’ailleurs, mais on s’en fout.
Perrin aime Benassir, Lucien aussi, et puis tiens, Kei le japonais. Le problème de Perrin, c’est que l’héroïne le rend impuissant. La situation est d’ailleurs assez brillamment résumée par cette maxime acrobatique : «Entre poudre et cul, tu as la bite entre deux chaises».
Perrin, ça l’énerve un peu tout ça, alors du coup, il s’inscrit dans une salle de sport pour arrêter la drogue.
Ce titre, c’est de la poudre aux yeux
En sus de leurs titres interdits aux mineurs, l’oubliable Pornographia de Jean Baptise del Amo, et Une vie pornographique ont pour points communs d’être nuls et de causer (un peu) d’amours gays.
Qu’on ne se méprenne pas : si la vie du protagoniste est «pornographique» ce n’est pas tellement à cause de sa pratique bestiale du love mais plutôt en raison de l’usage obscène qu’il fait de la drogue. Lecteurs-voyeurs, passez votre chemin, ce titre ce n’est donc que poudre aux yeux.
L’héroïne : une protagoniste comme les autres ?
Mettre la drogue au centre du roman n’est pas en soi une mauvaise idée, surtout quand elle s’appelle « héroïne ». Mathieu Lindon arrive même assez bien à nous faire sentir le mal de vivre méconnu du toxicomane bourgeois. Bonus : On sortira légèrement plus instruit de cette lecture, youpi, apprenant par exemple qu’on peut aussi bien sniffer que s’injecter l’héroïne.
Au delà de ça, il n’y a rien malheureusement rien à sauver. Le roman consiste en une répétition sur 250 pages du scénario manque-dealer-drogue-drague-manque, sans que cela soit véritablement bien écrit, ni même drôle… Les rares blagues qui viennent égayer la monotonie du récit semblent directement piochées dans l’almanach Vermot des toxicos :
« – Tu as maigri dit Perrin
– Pourtant, j’ai pris quelques grammes, dit Lusiau en reniflant significativement»
Un conseil : si vous aussi, vous aimez vous faire de belles lignes, évitez celles de Mathieu Lindon.
Merci, j’ai beaucoup ri