Zora, un conte cruel, de Philippe Arseneault

27 Sep
Barbiche shizophrène

Moustache qui « conte »

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Editions des Equateurs,

Lu par Anne 

Il était une fois un lecteur (ou une lectrice, sait-on jamais vraiment ce qui se cache derrière ces somptueuses bacchantes ?) qui en avait sa claque de lire les tristes histoires de cœurs, de couples et de culs d’écrivains français souvent peu inspirés. Mû par un élan salvateur, il s’empara de ZORA, CONTE CRUEL, né outre-Atlantique so

us la plume de Philippe Arsenault.

Pour la rigolade, il lui prit l’envie primesautière d’émailler sa critique d’expressions québécoises mais il se ravisa et préféra clamer à la face glabre du monde le plaisir de lecture que lui avait procuré cet ouvrage atypique.

L’auberge de l’Ours qui pète

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Car ZORA est bien un conte, émaillé de créatures improbables et d’ogres pervers. A une époque inconnue, au fond de la Finlande, l’héroïne éponyme voit le jour à l’auberge de l’Ours qui pète, fruit des amours partiellement consenties entre Seppo, maître tripier moche et méchant, et de Jambonette qui préfère se donner bien vite la mort plutôt que de voir ça. L’enfance de ladite Zora ferait passer Oliver Twist pour un nanti, mais la chance tourne et le destin frappe un jour à sa porte en la personne de l’alchimiste Tuomas, 84 ans mais toutes ses dents (l’histoire ne dit malheureusement rien sur sa pilosité et c’est à déplorer). Il prend la petite sous son aile, la fait tomber (comprendront ceux qui liront) et finit par lui donner un foyer et une éducation. Jusqu’au jour où l’amour, le vrai, celui qui ensorcelle, frappe à la porte de Zora. Mais vivre et heureux et avoir beaucoup d’enfants, c’est bon pour les contes de fées, celui-ci est cruel et Zora n’aura pas fini d’en baver quand le livre s’achève.

Des étalages scatophiles

Entendons-nous bien : ZORA n’est pas un chef d’œuvre postmoderne, pas plus qu’entre ses pages on ne caresse ébahis une vibrante humanité. Mais si l’on est parfois à la limite de l’écœurement devant les étalages scatophiles (je vois déjà se dresser quelques moustaches dans les rangs), l’auteur semble éprouver une saine joie pour le maniement de la langue française et le sort de la pauvre Zora inspire une empathie toute chrétienne (ah, tout de suite, ça frétille moins de la moustache…). Ça galope au clair de lune, ça crie, ça s’insulte, ça parle grimoires et ça affronte des nabots maléfiques.

Bref, c’est pas Tolkien mais c’est bien écrit, c’est plaisant, ça change, j’aime. Et je vous fiche mon billet que ce livre ne figurera sur aucune liste des Grands Prix D’Automne, ce qui finit de me le rendre sympathique.

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