Lu par…Bérénice
Zéro moustache, j’ai le droit, c’est du roman étranger et hors charte Virilo
Les jurés du Prix Virilo, hardis et courageux, s’aventurent hors romans français passé novembre, et ce jusqu’au 25 août environ. Ne nous leurrons pas, c’est le plus souvent un soulagement.
Ils taisent ces incursions et prétendent passer l’année à surveiller les publications NRF comme le lait sur le feu. Heureusement, Mediapart fait très bien le boulot pour eux. Oui, cet article était en brouillon depuis plus d’un an.
Hors des frontières de la francophonie (des jurés sont allés en vacances au Québec récemment), on lit généralement de très bons livres. Généralement ils sont publiés chez Gallmeister. Hélas, trois fois hélas, le juré cède parfois aux sirènes de la notoriété et lit du Gallimard étranger. Impossible de passer à côté, si vos parents ne l’ont pas lue, vos ami.e.s l’ont fait, ou alors vos collègues. On vous a dit que c’était génial, envoûtant, incroyable, bref on vous a mis de force L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante entre le mains. Pire, vous avez fait confiance aux rumeurs.
Qui ?
Elena/Lena/Lenù et Lina/Lila/Raffaella (20 pages superflues relatives aux différentes appellations des protagonistes réussissent à n’ajouter aucune profondeur de caractère aux héroïnes) sont deux amies qui auraient grand besoin de quelques rendez-vous chez le psy. Tout au long des quatre tomes on essaye vainement de leur trouver quelque qualité mais elles sont désagréables de bout en bout.
Lena est très généreuse et ne ment jamais, mais elle a un caractère difficile. Lina n’en fait qu’à sa tête et n’obéit qu’à son instinct. Elle refuse de se comporter comme devrait le faire une fille et proclame son égalité avec les deux garçons du groupe.
Où ?
Dans un style émouvant et sensible, les angoisses et les tribulations d’un enfant. À travers une vaste galerie de personnages, il fait revivre une multitude de petits événements de la vie de quartier, les rires, les larmes, les joies et les peines, les petites galères, les coups de colère, les réconciliations. C’est tout un monde qu’explore ce livre, celui de l’enfance en général, de celle de l’auteur en particulier, mais aussi celui du petit Naples des années 50.
(J’avais un peu la flemme donc j’ai copié la description de Wikipédia pour Les allumettes suédoises et j’ai remplacé Montmartre par Naples et 30 par 50.)
Argument ? (le point d’interrogation n’est pas une typo)
L’amie prodigieuse est une suite romanesque en quatre volumes sur un fond de luttes sociales et morales. Le personnage principal est Raphaëlla Cerullo (Lina/ Lila), qui est une petite fille au début du roman. Il s’agit d’une famille modeste et honnête, et de ses relations avec un voisinage pas toujours aussi responsable ni exigeant moralement.
(J’avais un peu la flemme donc j’ai copié la description de Wikipédia pour Le pain noir et j’ai remplacé Catherine Charron par notre héroïne et enlevé « scrupuleuse » après honnêteté parce que c’est Naples, pas le Limousin.)
Comment ?
Elena Ferrante réussit à être aussi insipide que possible sur plus de 2 000 pages (écrit gros mais quand même), à commencer son roman un peu n’importe comment et à le finir de même, lorsqu’elle s’est dit « oh flûte, j’avais écrit ça » et que son éditrice lui a dit « Lélé, tu déconnes, tu ne peux quand même pas prendre tes lecteurs pour des jambons ». Finalement c’est passé crème.
Des citations ?
Devenir. « Ce verbe m’avait toujours obsédée… Je voulais devenir sans même savoir quoi. Et j’étais devenue, ça c’était certain, mais sans objet déterminé, sans vraie passion, sans ambition précise. » Quelle vision. Elena est a-Deleuze, chez elle le devenir est le processus de l’aboulie intellectuelle.

Aussi subtil qu’une calzone frite. Le jambon ET la crème.
Bravo pour cette critique burnée de Ferrante.
A lire le livre fermé……J’adore.
Lisez mes Humeurs littéraires dans @Folir.fr et donnez-moi votre avis.
Ivan Debionne