Lu par… Alys

Corsé
L’histoire démarre à l’enterrement d’Antonia, une jeune femme photographe qui s’est tuée en voiture sur les petites routes corses. Le roman avance au rythme de la messe, conduite par son parrain. On découvre la vie d’Antonia, en Corse bien sûr, dans le décor un peu triste du combat nationaliste, où les femmes grandissent « femmes de », et les hommes guerriers, obsédés par les armes. Sur fond de scission du FLNC, la jeune femme se libère petit à petit de ce cadre patriarcal et décide de partir documenter la guerre en Yougoslavie.
Brinquebalée entre sujets sans intérêts commandés par la presse et sujets obscènes refusés par cette dernière, Antonia prend conscience de la difficulté du rôle du photo-journaliste de guerre, qu’on envoie sur le terrain pour témoigner d’atrocités que personne ne veut voir.
Un roman splendide et juste sur la destruction, la violence, et bien sûr, sur la photographie. Un roman également bien documenté (ça fait plaisir de voir qu’il y a encore des auteurs français qui bossent).
« Personne n’a énoncé ce paradoxe plus clairement que Mathieu Riboulet : « La mort est passée. La photo arrive après qui, contrairement à la peinture, ne suspend pas le temps mais le fixe. » »

Avec tout ça on a des envies de voyage
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