Lu par… Bérénice

Plus de calvaires que d’Abers
Canada, Suisse, les jurés du Virilo ne reculent devant aucune frontière pourvu qu’elle soit francophone et le prouvent une fois encore avec ce livre qui fleure bon les Monts d’Arrée.
L’auteur part à la recherche de Xavier Grall, poète, journaliste, indépendantiste, catholique et exalté breton. Souvent tout à la fois, pas toujours très réfléchi, ou en tout cas chien fou de la cause bretonne, il donne sa plume à qui veut et n’est pas très regardant sur le profil de ceux qui le publient.
Profondément croyant, dévoué comme un homme des années 50 pouvait l’être à sa famille, soit sans mettre les mains dans le cambouis du quotidien, Grall se sent exilé à Paris et redécouvre la Bretagne, trop tard pour ses poumons ruinés par le tabac qui ne profiteront pas tant de l’iode.
Je l’avoue, autant le mysticisme peut me séduire, le catholicisme romain m’emmerde et cet homme écrivait à La vie catholique et Témoignage chrétien. Certes, il a été bouleversé la guerre d’Algérie, qui a mis un sacré coup à son patriotisme, certes, il entame une réflexion sur l’identité. C’est cela que j’aurais vraiment aimé lire, ça et le retour en arrière sur tous ces indépendantistes qui ont allègrement collaboré pendant la seconde guerre mondiale, et pas ce témoignage somme toute chronologique de la vie de Xavier Grall qui s’étire en longueur, poussif.
De Grall j’ai aimé les quelques vers qui peignent la nature, trop peu nombreux dans le roman, et pas les incursions dans sa foi qui me restent étrangères, y compris après cette lecture, pas vraiment les extraits de ses billets de journalistes, et finalement, qu’on me le pardonne, pas non plus sa vie de famille telle qu’elle est brossée. J’aurais aimé aussi me passer du narrateur, qui fait vivre ses dialogues avec Grall, mort en 1981, et établit un parallèle laborieux avec sa propre histoire. J’ai refermé ce livre avec la sensation d’une rencontre ratée.

L’autre roman que j’aurais aimé lire
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