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LAUREAT DU PRIX « VIRILO » 2015 :
Ce fut un vote passionné.
Le jury décerne le Prix Virilo 2015 à :
L’Oragé, de Douna LOUP (Mercure de France)
L’Oragé est le titre magnifique de cet ouvrage qui croise avec élégance l’histoire récente de Madagascar et les trajectoires de deux grands écrivains. C’est une langue poétique que celle de Douna Loup. Les couchers de soleil y sont lourds, et leurs derniers rayons grandissent un peu plus les ombres des deux poètes qui recouvrent donc la terre de Madagascar et –c’est tant mieux- cette rentrée littéraire.
Elle l’emporte, pour 6 voix contre 5, face à Une forêt profonde et bleue de Marc Graciano (Editions Corti). Elle se verra donc remettre par le jury un chèque de 11 euros, soit un euro de plus que le Prix Goncourt.
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LAUREAT DU PRIX « TROP VIRILO » 2015 : .
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La rentrée littéraire manque parfois de talent mais jamais de testostérone. Elle jaillit, elle pègue, elle s’impose. Comme c’est chic et qu’il était tard, nous avons, nous aussi, un ex aequo pour le prix Trop Virilo 2015.
Quand le diable sortit de la salle de bain, de Sophie DIVRY (Notabilia).
Le Prix Trop Virilo, c’est une ambition. Nous recherchons le bukkake littéraire. Merci à Sophie DIVRY d’y avoir si littéralement répondu par son calligramme turgescent. Le reste du bouquin est creux, mais comblé par plein d’idées un peu marrantes, vraisemblablement issues d’un brainstorm de publicitaires cherchant à « revitaliser le format livre et lui rendre son effet waouh».
Héloïse Ouille !, de Jean Teulé (Julliard).
Jean Teulé n’avait toujours pas remporté le prix Trop Virilo. Eh non. Surprenant… Avec Héloïse Ouille ! il est allé au bout de son talent (du moins nous l’espérons) pour remettre au goût du jour l’histoire d’amour borderline entre Abélard et Héloïse… Et relancer ainsi le débat sur le maintien du latin au collège à travers la création d’un nouveau genre littéraire : le « Latin Porn ». Merci et Bravo à lui.
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QUELQUES ACCESSITS 2015 :
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Une rentrée littéraire, c’est aussi beaucoup d’ennui. Pour le tromper, voici quelques-uns de nos accessits.
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– Le Prix Pilon de la Forêt qui pleure (Cuvée COP 21) revient cette année à Christine ANGOT, pour son Amour impossible, dont les qualités littéraires ne parviennent malheureusement pas à justifier le coût carbone de son impression et de sa distribution.
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– L’accessit « Lou Doillon » de l’auteur dont la famille est formidable (et on est content pour elle) revient à Delphine DE VIGAN, bientôt à court d’anecdotes personnelles ce qui est pour le jury du Virilo une source d’espoir inquiet.
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– L’accessit « Robert Hossein » de l’adaptation historique qui va mal vieillir est attribué à Nathalie AZOULAI pour Titus n’aimait pas Bérénice.
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– L’accessit « Abattoir d’Alès » de l’ouvrage dans lequel un animal fait clairement l’objet de maltraitance revient à Patrick K. DEWDNEY pour son excellent Crocs. Et ce que nous appelons entre nous « l’affaire du bichon ».
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– L’accessit « Merci pour ce Moment » de la dispute adultérine mais publique est décerné à Emilie FRECHE pour Un homme dangereux.
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– L’accessit « de l’auteur qui, quand son éditeur demande un roman sur Daech, ou sur le bicentenaire de Waterloo, répond « OK je prends les deux» » revient à Romain PUERTOLAS pour Re-vive l’empereur.
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– L’accessit « du livre qui donne ses lettres de noblesse à quelque chose qui ne les méritait peut-être pas » revient sans hésitation à Marc GRACIANO (Une forêt profonde et bleue), pour sa précise et précieuse description du smegma d’un violeur.
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C’était une belle année.
A l’année prochaine et ne lisez pas trop…
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Les poilus parlent aux poilus