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Ni ce qu’ils espèrent ni ce qu’ils croient, d’Elie Treese

13 Oct

Rasoir sans espoir

Editions Allia

Lu par Philippe

Moins un titre qu’une vérité vraie

ni ce qu’on souhaite

Ne nous le cachons pas, ce qu’aimeraient bien trouver les jurés c’est la petite pépite publiée dans une maison d’édition peu puissante, un livre passé inaperçu et à qui nous rendrions justice et honneur par notre prix. C’est avec cette espérance souvent déçue que j’ai acheté le court roman d’Elie Treese, attiré comme une pie par la très jolie couverture, bravo les éditions Allia.

La quatrième a cependant commencé à me faire douter : « Il a bu un coup et il a dit la vérité vraie ». La vérité vraie… Bien nul ça… Méfiance. Hélas, après quelques pages, j’ai compris que le titre de ce roman était avant tout une promesse au lecteur : Ni ce qu’il espère, ni ce qu’il croit. Encore moins ce qu’il souhaite.

Quat’ darons qui boivent du picrate lourd comme l’azur

Les quatre protagonistes, avant le vol du bidon

C’est l’histoire d’une bande de quatre pieds nickelés un peu vagabonds, peut-être partiellement clodos, on ne sait pas trop, les indices spatio-temporels arrivent lentement. Ils volent, dans un chantier paumé en lisière de forêt, un bidon d’essence. Comme ils ont bu de la gnôle genre Destop, ça va être galère. Tout cela est raconté du point de vue d’un certain Maroubi tout au long d’une sorte de discours/pensée indirecte libre

« Et Low a dit nom de Dieu c’est la putain de cour des miracles ou quelque chose et Hadès a juste dit va baiser ta mère et le silence était autour de nous comme un songe sinueux avec la brume qui luisait un peu sur les engins (…); Puis Hadès s’est relevé, a fait quelques pas avec son fusil sous le bras, et j’ai dit ce sera bientôt fini les gars, et il faut juste qu’on se tienne encore un peu à carreau (…).« 

L’intérêt réside dans ce mélange de grossièreté et de visions poétiques, mises en valeur par la narration. ça marche assez bien. Voilà tout. C’est dommage, certaines images sont très réussies. Mais même à six euros le livre, ça fait cher de la belle image poétique. Pour le reste, je comptais sur ces 76 pages pour se lire vite. Mais le temps mmh, attendez… s’étendait comme un songe sinueux après une gueule de bois. 

 

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