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Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu

7 Nov

Lu par… Lina

Banlieue d’une ville de province

 

 

 

C’est un Zola moderne en moins bien ; c’est pas mal mais ça ne mérite pas une finale.

Flashback Fief rapport à l’ennui en banlieue d’une ville de province (Heillange, ville de hauts fourneaux des années 80 à 98). Le clin d’œil à la coupe du monde 98 pour un roman publié en 2018 est un peu lourdingue, mais l’ensemble est bien écrit.

 

Lu aussi par… Jean-Marc

Bonne pioche avec Pivot

 

 

 

 

David Lopez avait réussi à faire bander Yann Moix avec Fief, en le copiant, Nicolas Mathieu a réussi à pécho Bernard Pivot, qui rapporte bien davantage.

Le reste ici.

Et puis on oubliera

Fief, de David Lopez

24 Oct

Lu par…David

Ta mère la moustache

 

 

 

 

Coup de mots dans ma gueule

En 250 pages, David Lopez nous transporte là où personne ne va jamais. Une sorte de terre inconnue à deux pas de chez nous. Dans les entrailles d’une toute petite ville de province, bien cachée entre une colline et une autoroute.  Là où les jeunes ados fument, boivent, rigolent, se charrient, traînent, font un peu de sport, essayent de choper et traînent encore. Comme partout certes, sauf que là ils poussent le bouchon un peu loin… Disons le tout net : à part un combat de boxe qui cogne sévère, il ne se passe pas grand chose dans Fief. Mais l’essentiel est ailleurs.

 L’adieu au langage (ta mère)

Le vrai coup de maître de David Lopez, c’est son coup de boule dans le langage. Et vas-y que je mélange récit et dialogue, que j’fous pas un seul tiret, que j’balance continuellement les mêmes répliques (bâtard, bien ou bien, ta mère la…)… Étonnamment, ça fonctionne. On y est. Il trouve le rythme, la bonne fréquence et le ton de ce qu’on dit quand on ne dit pas grand-chose.

 Mais attention. Ce n’est pas juste un jeu de mime. Il y a bien ici une ambition littéraire : celle de la réinvention. David Lopez n’esquive pas. Il ne tape pas dans le tas comme un bourrin et pour le plaisir de casser du (style de) bourgeois et du confort de lecteur. Il se bat sérieusement avec la langue pour que ça saigne un peu plus vrai.On sent même un peu la transpi (celle d’un auteur qui cherche ses mots et qui les trouve) sans trouver ça désagréable, comme une odeur de vestiaire qui serait bonne.

Il me semble qu’aucun homme de lettres de la capitale biberonné aux goncourts obligés n’aurait pu produire un tel roman.

Étonnamment ça sent bon

 Fief, c’est trop bref (TMTC)

Et ça continue, car à chaque tableau, David Lopez ne peut s’empêcher de nous balancer son jab. Des séries de petites volées amicales dans les côtes. Dit autrement : on s’marre bien. Les soirées fumette sentent le vécu (et pas que). Et puis j’ai connu un de mes rares fous rires littéraires : une scène de dictée hilarante.

Manque juste un petit coup de poing dans le coeur, le crochet final dans les dents. Forcément, c’est quand un livre est réussi que l’on veut partir à l’aventure avec lui. On attend qu’il nous emmène, avec un déclic, de l’imprévu, du twist bête et méchant. On attend une prise de conscience, un sursaut. Mais rien. Le gong nous rappelle à la réalité : dans la vie, il ne se passe jamais grand chose.

N’empêche, 2 round et demi parfaitement maîtrisés, c’est déjà très bien. Et ça mérite largement sa flopée de moustaches.