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Reprendre le chemin de la critique

27 Jan

par Paul

L’écrivaine Andrea Novick nous a contactés dans les jours qui ont suivi la remise du prix 2011. Autant vous dire que les membres du jury du Virilo étaient ailleurs.

Certains se remettaient à peine de leur nuit de binge drinking avec Mona Ozouf et ses consoeurs du Femina. D’autres – et notamment ceux qui n’avaient pas eu la main heureuse quand il a fallu défricher la rentrée littéraire– étaient partis sans laisser d’adresse.

Notre auguste Président, pour sa part, liquidait les derniers dessous-de-table des Editions de Minuit en République dominicaine, en compagnie d’Elisabeth Quin et d’Eric Chevillard.

De gauche à droite : Elisabeth Quin, Eric Chevillard en combinaison, notre Président.

Je fus donc seul à accepter l’aimable suggestion d’Andrea Novick de lire son dernier roman, Le secret de l’Albinos.

Mais un appel de Saint-Domingue (en PCV) me ramena aussitôt dans le droit chemin : c’était mon Président qui me rappelait qu’au Virilo, on a une éthique, on ne critique pas sur commande.

Au terme de plusieurs semaines de tractations, j’ai finalement été autorisé à lire l’avant-dernier roman d’Andrea Novick : Titus et Bouboule à Juan-les-Pins. J’ai donc la joie d’inaugurer la session 2012.

Titus et Bouboule à Juan-les-Pins, d’Andrea Novick

Lu par Paul

Un roman à poils et à plumes

Dans son nouvel ouvrage, Andrea Novick met en scène l’extrême dureté des relations humaines lorsque celles-ci sont corrompues par le luxe et les apparences.

Titus, le fidèle chien de la famille Toc, voit sa paisible existence basculer à l’issue d’un concours de beauté. Il y remporte le premier prix : un week-end au Grand Hôtel de Juan-les-Pins.

L’annonce bouleverse son rapport à l’autre et ce séjour balnéaire prend rapidement l’aspect d’un voyage intérieur. Le héros interroge sans cesse la solidité des liens familiaux et de l’amitié qui l’unit à son camarade Bouboule.

Dans les tréfonds d’une solitude faite de luxe et de filles faciles (on pense aux danseuses de la couverture), il fait la rencontre de Youyou, « le perroquet belliqueux ». Ce dernier, sous des dehors revêches, lui montrera comment apprivoiser sa part d’ombre et continuer à avoir foi en l’Homme, malgré tout.

Andrea Novick dresse ici un portrait sans concession de la nature humaine. La dénonciation de la société du spectacle, déjà présente dans Titus et Bouboule au festival de Cannes, est ici portée à son paroxysme. On se surprend à imaginer la suite de la saga.

Un ouvrage marquant, à lire d’une traite.

Il n'y a pas d'âge pour lire un roman Virilo

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