Cela devient une belle habitude depuis six ans. Aujourd’hui, quelques minutes avant le Femina, le jury du Prix Virilo a remis ses prix.
LES PRIX :
Le Prix Virilo revient cette année à « Faillir être flingué », de Céline Minard (Rivages). Ce roman de cow-boy flingue au second tour « Le Quatrième Mur », de Sorj Chalandon (Grasset), et « Kinderzimmer », de Valentine Goby (Actes Sud).
Au cœur d’une rentrée littéraire faible, les jurés tiennent à souligner le plaisir de trouver un style précis et riche, qui ne s’ampoule pas de posture mais raconte avec talent. C’est un roman aux multiples niveaux de lecture, qui éclaire les westerns crépusculaires d’un feu nouveau, aux jaillissements découpés par l’ombre portée d’un grand écrivain. C’est également une main tendue aux jurées du Femina, qui l’ont sélectionné comme finaliste. Sauront-elles enfin ne pas se tromper ?
Le prix Trop Virilo couronne la poussée de testostérone la plus vivace, la giclure littéraire excessive.
Peut-on être une femme et trop virile ? Eh bien oui, lorsque l’on écrit « Je suis un homme » comme Marie Nimier (Gallimard).
Dans la peau d’un homme qui frappe ses femmes, elle nous gratifie de phrases comme « Je suis claustrophobe de la bite » ou encore après avoir frappé son amie « J’avais envie de Zoé. Pas de la soigner, non de coucher avec elle. (…) Elle semblait consentante quoique totalement passive et très vite, je fus à mon affaire. » Peut-être une manière pour Marie Nimier de nous montrer que devenir un homme, pour elle, c’est devenir surtout, et paradoxalement, un con…
Mais une remise de Prix Virilo ne serait pas véritablement une remise sans les accessits qui vont avec.
ACCESSITS :
Voici nos récompenses à tous ces écrivains qui ont tant travaillé. Qu’ils se consolent en se disant que l’année prochaine sera peut-être la bonne pour avoir l’honneur d’être primé par nos soins.
Le Prix Pilon (dont le ratio (Qualité /Tirage + Couverture Médiatique ) est le plus faible) est remis au très enflé « Naissance », de Yann Moix, ainsi qu’au Prix Renaudot.
Nous remettons comme chaque année, un pot de Chrysanthèmes pour Nothomb en attendant qu’elle se décide à écrire un vrai livre.
Le Prix Leonarda du récit de voyage galère revient à « L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA », de Romain Puértolas
L’Accessit Amélie Poulain tue des boches revient à « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître, puisque c’est l’exact mélange entre « Micmacs à tire-larigot » et « Un long dimanche de fiançailles ».
L’Accessit Jean d’Ormesson du titre le plus Jean d’Ormesson revient à Jean d’Ormesson pour « Un jour, je m’en irai sans avoir tout dit« .
Le Prix Jacques Maillol de l’apnée littéraire revient à « Plonger« de Christophe Ono-dit-Bio.
Le Prix Grazia de la ficelle trop grosse, est remis à Monica Sablou, pour « Tout cela n’a rien à voir avec moi« , qui met en scène une certaine « Monica S. »
Le Prix de la « bifliothèque rose » est remis à « La Récréation« , de Frédéric Mitterrand.
L’Accessit du titre recherché mais un peu trop revient à « N’entre pas dans mon âme avec tes chaussures« de Paola Pigani
Le prix du Bestseller qui prouve que les critiques ne servent à rien revient à « Billy« , d’Anna Gavalda.
Accessit du titre qui nous promet du Bruce Willis mais nous cache en fait du Louis Garrel revient à Tristan Garcia pour « Faber, le destructeur« .
L’Accessit Truman qui capote (du roman d’investigation tout pourri) revient à Amanda Sthers pour ses « Erections américaines« .
L’accessit Coitus Interruptus de la posture demie-molle revient à Nicolas Bedos, pour son livre et son œuvre.
Les poilus parlent aux poilus