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Un ange noir, de François Beaune

19 Oct

Editions Verticales

Lu par Claire

Rasoir angélique

Ô toi, lecteur au moral de carton sapé par le spleen automnal, engourdi par les premières engelures, et brillamment achevé par les pessimistes prédictions économiques, viens donc enfoncer le clou en te frottant au nouveau roman de François Beaune. Quitte à déprimer, déprimons complètement.

En veux-tu en voilà d’un contenu qui dessert son contenant, ou comment réussir à pondre en 277 pages l’histoire sordide d’un héros insupportable, rédigée d’une plume prometteuse à coups d’observations judicieuses.

American Psycho à la Sofres

Oui, disons-le tout de go, que l’on supporte avec peine le récit d’Alexandre Petit, lyonnais de 37 ans habitant chez maman, sondeur chez Sofres et amateur de Motus, paranoïaque, sociopathe, bienveillant dans un style bien à lui, ses meilleures intentions le conduisant à éliminer ceux qu’ils considèrent comme néfastes à la société, avec une nette prédilection pour les punks à chiens.

François Beaune est fort, très fort. Il dépeint avec précision et finesse le portrait de cet homme en cavale, emporté dans des récits de plus en plus torturés. Au début, on l’aime, ce Petit, puis on doute, puis on ne doute plus : c’est un monstre. François Beaune arrive à endormir notre méfiance, nous endort pour mieux nous tromper, mais finalement réalise un coup de poker légèrement suicidaire : son héros est tellement odieux qu’il en assassine son propre livre.

Un homme louche, de François Beaune

11 Oct

Verticales

Lu par Philippe

Enthousiasmant au départ, bien écrit, moderne et fin. Il saisit avec justesse l’ennui de l’adolescence. C’est très bon, et assez drôle. On pense à « Polichinelle » de l’année dernière et on se frotte les paluches.

Et puis la deuxième partie (le héros est adulte) fait pschitt et jamais ne s’arrange. Les ellipses deviennent agaçantes, le personnage est verbeux, les idées exposées avec prétention sont banales, loin de la clarté agile et maligne dont on sait l’auteur capable. C’est d’ailleurs ce que l’on a du mal à lui pardonner.

Lu par Bertrand

Ce livre reste une expérience originale. Certes, on a déjà suivi des ados mais celui-ci est complètement barré, cruel et drôle. La première partie du livre qui retranscrit le journal intime de cet adolescent est la plus forte. La deuxième perd en intensité, on s’y ennuie. Le projet reste intéressant, notamment dans l’écriture,  celle d’un jeune homme dérangé.

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