Éditions Monsieur Toussaint Louverture
Lu par Tiphaine
Si le mois de septembre, la “reprise” et les retrouvailles avec Sylvie et Jean-Paul* vous donnent des envies de gégène ou de pendaison dans les toilettes, ce livre devrait vous intéresser.
“Je ne sais pas si l’homme est bon, au naturel, mais une chose me paraît certaine : il ne l’est pas et, probablement, il ne peut pas l’être, dans une organisation », annonce d’emblée l’auteur en couverture. Ou, pour le dire simplement : l’enfer, c’est les collègues.
L’histoire, sans doute inspirée de faits réels puisque l’auteur a longtemps travaillé dans une compagnie d’assurances, se joue chez Minerve Immobilier. A la suite d’une OPA amicale, l’entreprise du narrateur est rachetée. Cette fusacq donnera lieu à une galerie de portraits peu flatteurs et au récit quasi clinique des rapports entre les divers membres de l’organisation aliénante qu’est l’entreprise.
Surnoms mesquins (Karine, l’assistante du DRH dite “Kaka la cochonne” tandis que son patron, Paul Rebou est, lui, rebaptisé « Bourré »), coups bas, humiliations et hypocrisies quotidiennes, épuisement de l’individualité au profit (oh quel jeu de mots !) du groupe constituent la colonne vertébrale de ce livre.
Malgré quelques scènes savoureuses, un humour parfois cynique mais finalement assez restreint, on referme ce journal avec une certitude – plongé dans l’univers professionnel, l’être humain est sacrément tiré vers le bas – et une légère sensation d’ennui similaire à celle ressentie pendant une réunion.
*Le collègue s’appelle TOUJOURS Sylvie ou Jean-Paul.
Les poilus parlent aux poilus