Bourin
Lu par Xavier P.
Cela fait deux fois que le Prix Virilo parle cette année d’un bouquin qui de fait s’inscrit hors catégorie. Il y a eu le carnet de « pensées » de Nadine de Rothschild, dont les maximes parrainent désormais au quotidien la page Facebook du Prix Virilo.
Quitte à s’arracher un poil de moustache pour se puni d’un deuxième écart, nous ne pouvions passer à côté du « dictionnaire iconoclaste du féminin » édité chez Bourin éditeur (un éditeur de fait Trop virilo). C’est donc avec la finesse du laboureur que nous nous délectons à découvrir ces « mots, maux » légers mais pouvant peser autant que du plomb tant ils sont connotés, sexués, nous précise le prologue.
Et même si, y apportant le même jugement que nous adressons au prix Fémina, nous dénigrons de fait ce jury lexical unisexe (trois auteures). Ce n’est pas nos membres feminines à moustache qui diront le contraire.
Cependant, il faut avouer que ce petit lexique n’est pas aussi catastrophie et catégorique que ne l’annonce le féminisme de sa quatrième de couverture. Ecrit avec la légèreté qu’il convient, il n’en bouscule pas pour autant les idées reçues mais les ordonne. Se privant des référence historique qu’aurait apporté un essai sociologique, il parvient cependant à soulever les questions juste de l’inégalité homme femme. On dit encore « amateur de femmes » mais amateure d’hommes = pute.
Toutefois, certaines analyses sont moustacho-tractées (tirées par les poils de moustache). Dire que l’absence de femmes chez les apôtres façonne encore l’inégalité sexuelle, c’est un peu réfléchir avec une perruque.
Bilan : si la liste des thèmes abordés est vaste, et permet de se rappeler combien l’inégalité homme femme est un fait dans nos sociétés, leur traitement manque parfois de profondeur. Sans mauvais jeu de mot.
Les poilus parlent aux poilus