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Toutes les îles et l’océan, de Jean-Pierre Orban

26 Sep

Lu par… Bérénice

Non lu mais critiqué par… Marjorie

A l’instar des écrivains les plus talentueux de la rentrée littéraire, j’ai choisi de prendre un ghost-writer. Une protestation face à la somme de travail et au pognon de dingue requis par l’entrepreneuriat bénévole qu’est mon statut de jurée au sein de ce prix littéraire. Le président du jury saura-t-il la prendre en compte ? Je l’espère. Oui aux jetons de présence sous forme de saucisson et de verres de gros rouge. Place à la critique.

enlisement

 

 

 

Adèle a un joli prénom et elle n’est pas très calée en méthode Ogino. Enceinte d’un homme qu’elle n’a connu que trois jours et encore moins de nuits (ce détail laissant entendre qu’il s’est envolé pour faire la révolution avant même de prendre le petit dej et de payer la note d’hôtel, ça aurait dû lui mettre la puce à l’oreille) elle part à sa recherche et, telle un vaillant saumon rose et frétillant, remonte à sa suite de toute sa candeur le fleuve Congo. Mais il faut se rendre à l’évidence, elle s’est un peu fait des plans et l’homme qu’elle poursuit avait d’autres projets,  comme mourir. S’extirpant à la force de son archet imaginaire – la belle est violoniste mais a laissé l’instrument à Paris, cela aurait-il changé l’histoire, elle se le demande, nous pas trop- de la langueur équatoriale (parce qu’on est pas contre un petit cliché au passage), elle retourne élever son fils Raphaël à Bruxelles. Rien de tel pour se remettre d’une peine de cœur que la pluie et l’odeur des frites au gras de bœuf. Le climat ne lui réussit pas mais son suicide, lui, finit par être couronné de succès. Ou pas, c’est pas clair. Pourquoi Raphaël se fait ensuite kidnapper par un faux taxi à Londres, quels liens tissent-ils dans ce squat où il est retenu en captivité, va-t-il remarcher (car son genoux n’est pas très en point), est-il visité par l’esprit de son père, on ne sait plus trop, le style est longuet, on se demande si on ne serait pas mieux sur Arte à regarder un reportage avec un véritable océan dedans.

Du fleuve Congo au syndrome de Stockholm, ces histoires se côtoient sans vraiment de liant, faisant de l’aphasie d’Adèle un roman bavard. On cherche encore quel océan borde Paris et sur quelle île de Bruxelles se trouve l’hôpital psy d’Adèle. D’où sort ce titre, sûrement une suggestion d’un éditeur qui n’aurait pas feuilleté le manuscrit, on y aurait plutôt vu du fleuve, limoneux et au débit poussif, et à l’embouchure pas très bien définie.

Adèle, si elle n’avait pas perdu sa bonne humeur (meur meur meurmeur)

Piste sonore conseillée

 

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