Lu par… Gaël

Pourquoi ? Pas ?
Le narrateur, un romancier sur le retour en quête d’inspiration, vit un moment difficile. Son fils, seule personne à partager sa vie depuis un divorce déjà ancien, est parti en voyage initiatique autour du monde (avec quel argent ? Mystère mais c’est un souci récurrent des romans germanopratins de ne mettre en scène que des gens pour lesquels le travail est essentiellement une source d’estime de soi). Il cherche un exemplaire de son dernier recueil de nouvelles, qu’un réalisateur voudrait adapter à la télévision mais qui a disparu des librairies, des stocks de son éditeur (le pilon ! le
pilon !) et même des entrepôts robotisés d’Amazon. Sa relation avec son ex-femme est manifestement trop suivie et compliquée (et toxique, au sens propre, puisqu’il semble avoir besoin de fumer une cigarette chaque fois qu’il l’appelle, alors qu’elle déteste ça). Il est terriblement jaloux d’un collègue écrivain, sorte de chimère Levyo-Mussolo-Bucienne avec lequel il partage son éditeur.

Écrivain germanopratin en pleine année sabbatique, sac au dos
Bref, des soucis, des soucis, des soucis, mais heureusement quelques coins de ciel bleu, sa vie se transforme quand il se rend dans un EHPAD (toujours en quête d’un exemplaire de son propre recueil de nouvelles), rencontre une infirmière et une mare aux canards (je ne spoile rien, c’est sur la quatrième de couverture, d’ailleurs la personne qui l’a rédigée doit avoir arrêté de lire le roman p. 112 puisque c’est le moment où tout le contenu de la quatrième a été dévoilé au lecteur), et dans la dernière ligne droite ça devient carrément un feel good book, une sorte de Coup de foudre à la résidence des cyprès matiné de 50 millions d’amis palmipèdes ; l’imagination est au pouvoir.
Il y a quelques éléments sympathiques, voire originaux dans la production française qui singe volontiers l’adolescent rebelle et romantique dès qu’elle essaye de parler de vie sens dessus dessous. La relation du narrateur à son fils est mignonne. Il y a quelques sketchs tenus sur la durée qui sont plutôt drôles, certains sont plutôt poussifs. Le rapport à la banlieue est attachant (mais j’ai l’impression que la production cinématographique de l’auteur sur le sujet est plus intéressante). Globalement, ça manque un peu de fil directeur et on a la sensation que beaucoup d’idées ont été notées, exploitées et immédiatement relâchées comme lors d’une procédure judiciaire mal conduite par le parquet. On aurait aimé aller jusqu’au bout de plus de choses, que la nonchalance du personnage ne déteigne pas autant sur le roman.
En synthèse, deux questions peuvent donc résumer ce livre : pourquoi pas ? Mais aussi : pourquoi ?

Parce qu’il y a plusieurs manières pour un canard de devenir un accessoire érotique
Lu aussi par… Alys

Passion OPJ
Voici un roman qui démarre mal. C’est l’histoire d’un écrivain raté. Oui moi aussi, j’ai eu envie de le refermer tout de suite. Mais bon, il est vraiment raté. Et névrosé, aussi un peu. Sa solution aux pv, c’est de les mettre dans un tiroir. Et pour la gardienne qui l’emmerde, ben de l’éviter. Il reçoit des mails d’Afrique qui lui demandent de l’argent, du coup il s’affole sans se douter que c’est une arnaque. Son fils s’est barré en Europe du Nord et son ex-femme l’emmerde pendant son émission préférée, quatre mariages pour une lune de miel.
C’est drôle, le personnage principal est assez touchant (non la personne qui écrit ces lignes n’est pas névrosée), mais bon, on sent que l’auteur est un peu en panne d’inspiration et qu’il a écrit celui-ci entre deux romans. Mais du coup on boirait bien un café avec lui pour savoir s’il a fini par les payer, ses pv.
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