Corti
Lu par Philippe.
Merci Robert. Il est bon d’avoir des certitudes dans la vie, un phare, un repère dans nos doutes. Car après pas mal de pages indigestes, on en vient à douter de son goût, à donner à certains livres « mouais-bon-bof » les excuses de son humeur du moment. Dans ces cas, une page de Robert Alexis ou de quelques autres chouchous et hop, on est rassuré dans notre jugement.
Le style de Robert, même s’il est trop inégal dans ce Nora, garde cette évidence lumineuse du travail bien fait, sans boursouflure ni posture d’auteur.
Pour le reste, Robert Alexis reprend ici ses thèmes de prédilection : La soumission volontaire, le sexe, la dépravation comme fenêtre sur notre bestialité, la morale redessinée par l’acceptation de ces penchants… Mais en plus didactique qu’avant, avec 6 nouvelles comme des petites leçons sadiennes, et un fil conducteur un peu laborieux malgré les belles pages d’écriture. Un Robert Alexis pour les nuls en somme, plus clair dans ses propos et dans sa démonstration mais peut être trop « prouvant ». A l’exemple de cette quatrième de couverture par laquelle l’auteur explicite littéralement ce qu’il cherche à nous faire passer. Etait ce bien nécessaire ? Pourquoi cette peur d’être incompris ?
La lecture de NORA nous confirme s’il en était besoin que l’élitisme littéraire permet les plus grandes audaces. Si Alexis était plus lu, Houellebecq passerait enfin pour ce qu’il est : un excellent écrivain au spleen classique sur une matière moderne. Mais ni un rebelle, ni un révolutionnaire. Alexis, lui, souhaite foutre le feu à nos tabous et à nos normes. Les digues de la civilisation, il les plastique avec nos pulsions sexuelles. L’Ordre social est en danger.
Robert a mis sa soutane de professeur. Sa longue verge viendra battre les cancres.
Les poilus parlent aux poilus