Editions Grasset
Lu par Alexandre
Marceau est un chouette type. Charmeur, il sait aussi bien jeter des œillades enjôleuses à des italiennes racées, comme «limer consciencieusement » des mâcheuses de chewing-gum. Jovial et décomplexé, il aime également bien faire le zazou avec ses copains, draguer sa cousine de 16 ans, comme ça pour rigoler, et pourquoi pas, confesser publiquement un penchant marqué pour l’onanisme. Un homme complet en somme.
Après cinq pages, on comprend rapidement que l’ambition de Guillaume de Sardes est de livrer à travers son héros, le portrait d’une génération de trentenaires parisiens qui se cherche (mais aussi, se touche) beaucoup.
Cela s’annonce plutôt léger, mais comme la quatrième de couverture nous promet que Le Dédain est « un roman sur différentes manières d’aimer », on peut tout de même entretenir l’espoir de voir s’épanouir un machisme cinglant au fil des pages.
Qu’à cela ne tienne, nous tiendrons bon.
La suite du livre alterne entre de farouches scènes d’amour tarifées, de la super citation grave cultivée, le récit d’un amour impossible et de vrais morceaux de bravoure réalistes («Marceau regarde Lili tapoter son sachet de sucre, comme s’il était coagulé. Lui a été plus prompt et remue déjà son café. Il égoutte sa cuillère sur le rebord de la tasse, s’apprêtant à dire quelque chose. »)
Au bout du compte, le lecteur en vient à l’édifiante conclusion que, stupéfaction ! les hommes ne pensent qu’à ça. Et puis c’est tout.
Les poilus parlent aux poilus