Lu par…Bérénice

Son vrai prénom c’est Marceline
Dans une ville d’eau qu’on imagine être Annecy, François et Bianca, frère et sœur, se réunissent autour des souvenirs, des perruches et du corps de Tahir, le cadet de la fratrie.
Grandis tant bien que mal aux Sureaux, peu entourés puis abandonnés par Iris, une mère déjà absente avant son départ, les trois avaient un été échappé au béton pour passer quelque temps dans une grande maison peu accueillante, à se baigner tout la journée, là, dans cette ville où Tahir a fini sa très jeune vie.
Thésarde sérieuse, Bianca est éloignée de François, qui travaille dans le cinéma. François est taiseux, tous deux pensent beaucoup et ne disent pas ce qu’ils voudraient, Bianca est très en colère. Tahir a perdu a boule à l’adolescence, Iris qui ne s’appelle pas Iris était partie, les deux restant ont géré, comme ils pouvaient, assez mal.
La fratrie a éclaté, aucun ne sait vraiment aimer, le poids de leur histoire familiale les cloue au sol. Ils portent le nom de leur mère, de leur père on ne sait pas grand chose, et c’est au grand-père algérien, malvenu, mal accueilli, étranger dans la France de l’après-guerre que tout remonte. Tahir lui ressemblait. Les racines de cette famille sont douloureuses.
Il y a de beaux moments : ces enfants qui ne comprennent pas trop la rage d’Iris à la fin des années 80 lorsque la laïcité était malmenée, tellement en colère qu’elle s’est mise à porter le voile, la découverte du nom de famille sur la thèse de Bianca comme un flambeau. Pourtant, à la fin du livre encore, l’autrice n’a pas rendu ses personnages principaux attachants. On s’ennuie à les lire, on s’ennuie de la manie du secret de François, on s’ennuie de la dureté de Bianca qui finit par rencontrer l’amour et qui, comme les clichés le veulent, s’amollit et s’adoucit dans les bras de l’heureux homme.
Moi, je voulais mieux connaître Tahir et de lui il n’en est pas dit grand chose. C’est lui qui m’intéressait, lui et sa folie. Les survivants sont murés dans leur dureté et leurs combats, ils sont semblables à mille autres, ils peinent.
En plus, les perruches de Tahir finissent aussi par mourir (Katerine Pancol, pour le prochain titre c’est cadeau).

Ce ne sont même pas des panures à moustache.
Les poilus parlent aux poilus