LAUREAT DU PRIX VIRILO 2016 :
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Le jury décerne le Prix Virilo 2016 à
Les états et empires du Lotissement Grand Siècle – Archéologie d’une utopie,
de Fanny Taillandier (PUF)
Le Jury salue ainsi cet étrange objet littéraire capable de parler avec décontraction du parpaing. C’est une belle œuvre de fiction et c’est aux PUF -ou Pupuf pour les intimes- ce qui est notable. Il est drôle, ce qui est surprenant.
Dans les transports en commun, il sera donc votre revanche face à l’étudiant chevelu et à la khâgneuse hautaine que vous n’êtes plus depuis longtemps : oui, vous aussi pourrez ouvrir un PUF et rire ostensiblement en le lisant.
Elle l’emporte, par 6 voix contre 4, face à l’excellent « Possédées » de Frédéric Gros (Albin Michel). Elle touchera donc un chèque de 11 euros, soit un peu plus que ce qu’elle aurait gagné avec le Prix Goncourt.
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LAUREAT DU PRIX « TROP VIRILO » 2016 :
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La rentrée littéraire manque parfois de talent mais jamais de testostérone. Elle jaillit, elle pègue, elle s’impose. Sans discussion aucune, coiffant Catherine Cusset et Christophe Donner en finale, c’est l’immensément viril
Les Parisiens, d’Olivier Py (Actes Sud)
qui l’emporte haut la main, et le reste. Le Prix Trop Virilo, c’est une ambition. Merci à Olivier Py d’avoir répondu à cet appel par ce roman trop viril comme un porno des années 90 qui aurait mal vieilli. De tous les nombreux jaillissements du livre, il ne reste assurément qu’une petite mort honteuse.
Une citation peut-être :
« – Parfois je pense que tu m’aimes vraiment
– Je vais te trouer le cul en écoutant les symphonies de Bruckner par Celibidache pour t’humilier doublement. »

La littérature faite Homme.
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Enfin, annonce de taille, cette année sera remis, peu avant les fêtes, le Virilo des maternelles (et crèches). Car si la vérité sort de la bouche des enfants, autant choisir les plus pures, et pas se tourner vers ces petits magouilleurs de lycéens.
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QUELQUES ACCESSITS 2016 :
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Une rentrée littéraire, c’est aussi beaucoup d’ennui. Pour le tromper, voici quelques-uns de nos accessits :
– L’accessit Haroun Tazieff du corps comme un volcan, revient à « Lettres à Anne », de François Mitterrand (éditions Gallimard)
– L’accessit du titre au jeu de mot maladroit mais on peut rien dire parce que ça leur est vraiment arrivé reviens à « Cellule », de Lou Bohringer (éditions Flammarion)
– L’accessit Marilyn Manson (de l’auto-gâterie) revient à Eric-Emmanuel Schmitt, pour son improbable « L’Homme qui voyait à travers les visages » dans lequel le narrateur interviewe un auteur génial, « Eric-Emmanuel Schmitt ».
– L’accessit Morandini de la liberté de la presse revient à « Nos vies insoupçonnées », d’Anaïs Jeanneret (épouse Bolloré) et à l’ensemble des critiques positives qui lui ont été faites.
-L’accessit « Keyser Söze en fait c’est Kevin Spacey » de la 4e de couv’ qui balance la fin revient à « L’autre qu’on adorait » (et qui meurt à la fin) de Catherine Cusset (merci à Gallimard)
– L’accessit « ce n’est pas la taille qui compte mais là c’est trop long et pas assez large » est remis aux éditions Actes Sud pour l’ensemble de leurs publications.
– Le Prix pilon de la forêt qui pleure (du ratio qualité littéraire / tirage + barouf médiatique) revient au « Mystère Henry Pick » de David Foenkinos. David, tu te fais du mal et si d’aventure tu te faisais quand même du bien, dis-toi que tu nous fais du mal.
– L’accessit du parcours de vie original du mec qu’on a envie d’aider mais pas de lire revient à Steevy Boulay, pour « Le devoir avant tout » (éditions Libra Diffusio)
– L’accessit du livre pour lequel le libraire vous demande « lequel pardon ?» revient à « Les états et empires du Lotissement Grand Siècle / archéologie d’une utopie », de Fanny Taillandier (PUF)
– L’accessit Claude Evin du Cocktail mais sans Tom Cruise est remis à « En attendant Bojangles » d’Olivier Bourdeaut, (Finitudes)
– Stupeur, l’accessit Jean d’Ormesson du titre le plus Jean d’Ormesson ne revient pas à Jean d’Ormesson mais à Arthur Bernard pour « Tout est à moi, dit la poussière » (Champ Vallon)
– L’accessit de l’écrivain qui donne ses lettres de noblesses à quelque chose qui ne le méritait peut-être pas revient, pour la deuxième année consécutive et la même raison, à Marc Graciano pour « Au pays de la fille électrique » (Corti) et sa nouvelle précieuse description du smegma.
Nous nous tenons à votre disposition pour défendre nos choix et papoter littérature et rentrée littéraire. Vous êtes les bienvenus à la soirée officielle, au café TITON (34 Rue Titon, 75011), grosso modo vers 20h ce jour.
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Un poil dans la main, un livre dans l’autre
Pff, c’est naze la province, on est trop loin pour faire un tour à votre petite sauterie! Merci, on a bien ri et ça fait du bien ;).